Séminaire doctoral de l’ISP "Recherche, diffusion, création en SHS : questions pratiques et contraintes disciplinaires"

Publié le 14 janvier 2020 Mis à jour le 14 novembre 2023
Date(s)

du 15 novembre 2023 au 17 janvier 2024

Date : 2023-2024 - 15 novembre, 14 décembre 2023, 17 janvier 2024
Durée : 24h (8 x 3h)
Horaires : selon les séances
Format (présentiel, distanciel ou hybride) : présentiel
Lieu (si présentiel) : selon les séances
Nombre de participants maximum : 30
Public visé : Doctorants
Type de formation (transversale, disciplinaire, professionnelle) : séminaire disciplinaire
Pré-requis pour la formation (matériel, installation de logiciel, etc.)
Nom des intervenant.e.s : Laure BLEVIS (UPN ISP) et Ewa TARTAKOWSKY (CNRS ISP)
Peut-on suivre uniquement certains modules de cette formation ? (Oui, Non) : Non

CONTEXTE DE LA FORMATION

Le séminaire de recherche « Recherche, diffusion, création en SHS : questions pratiques et contraintes disciplinaires » se veut un espace d’échange autour des travaux de doctorant.e.s, visant non seulement à accompagner leurs recherches doctorales et l’écriture de leur thèse, mais également à les faire réfléchir sur les enjeux de diffusion et de retraduction de leurs résultats. Chaque séance est construite à partir d’un thème central lié à la vie de la recherche et aux injonctions contemporaines qui pèsent sur l’univers académique.
La séance est divisée en deux parties : la première vise à revenir sur les enjeux principaux du sujet traité, présenté par les enseignantes et appuyé par la lecture de quelques références
bibliographiques, la seconde est consacrée à la présentation d’une ou deux thèses en cours et à la manière dont l’étudiant.e. envisage d’intégrer la thématique donnée dans son travail de recherche. Les thèmes des séances pourront éventuellement évoluer en fonction des souhaits exprimés par les étudiant.e.s.

OBJECTIFS
  • Former les doctorant.e.s au(x) métier(s) de chercheur.euse
  • Aborder les difficultés propres à la publication et à la valorisation des recherches
  •  Réfléchir aux enjeux épistémologiques et méthodologiques des recherches (pluri-) disciplinaires en SHS via l’analyse critique des expériences de recherches des doctorant.e.s.
PROGRAMME

1. Introduction et tour de table – 19 octobre 14h00-17h00 - 

2. Interdisciplinarité et/ou pluridisciplinarité : comment ne pas perdre sa discipline – 15 novembre 14h00-17h00 - salle 2 RDC du bâtiment Max Weber
Une pression croissante s’exerce sur le champ de la recherche pour proposer des travaux de plus en plus pluri voire interdisciplinaires alors même que l’inscription dans une discipline
donnée reste nécessaire dans le cadre de la construction de carrière (qualification, candidatures universitaires et CNRS, publications, etc.). Comment dans ce contexte affronter
cette injonction d’hybridation disciplinaire sans que cela relève d’un « saupoudrage » ? Comment préserver corrélativement l’inscription de sa propre recherche dans une discipline
donnée ? Comment parvenir à maîtriser les méthodes des disciplines mobiliser tout en conservant les critères de rigueur propre à sa discipline première ?

Bibliographie :
- Boelaert Julien, Mariot Nicolas, Ollion Étienne et al., « Les aléas de l’interdisciplinarité.
Genèses et l’espace des sciences sociales françaises (1990-2014) », Genèses, 2015/3-4, n° 100-101, p. 20-49. URL : https://www.cairn.info/revue-geneses-2015-3-page-20.htm
- Charaudeau Patrick, « Pour une interdisciplinarité ‘focalisée’ dans les sciences humaines et sociales », Questions de communication, n°17, 2010, mis en ligne le 24 août 2015,
URL : http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/385.
- Granjon Fabien, « Savoirs nomologiques versus connaissances critiques. En écho au ‘Manifeste pour la science sociale’ de Bernard Lahire », Savoir/Agir, vol. 58, n° 4, 2021,
p. 67-73.
- Lahire Bernard, « Manifeste pour la science sociale », AOC, le 2 septembre 2021, URL : https://aoc.media/analyse/2021/09/01/manifeste-pour-la-science-sociale/.

3. Questions de méthodes : du quantitatif au service d’approches qualitatives (ou l’inverse) – 14 décembre 14h00-17h00

Les recherches en SHS se sont longtemps construites sur l’opposition entre approches quantitatives et qualitatives, aux sources et méthodes distinctes (l’École des Annales vs
l’Histoire des mentalités ou la micro-histoire dans la discipline historique, la sociologie bourdieusienne vs la sociologie pragmatique…) qui recouvrait le plus souvent des antagonismes épistémologiques radicaux rendant impossible tout dialogue. Or, de plus en plus de recherches actuelles font le pari du croisement des méthodes, souvent à partir de sources
communes (judiciaires, archivistiques, voire recensements publics), voire du croisement des approches théoriques en apparence contradictoires. Comment dès lors penser ce recours aux méthodes quantitatives avec des épistémologies et des problématiques d’abord pensées pour des approches qualitatives ?

Bibliographie

- Lemercier Claire et Carine Ollivier, « Décrire et compter. Du bricolage à l'innovation : questions de méthode », Terrains & travaux, vol. 19, n° 2, 2011, p. 5-16.
- Mariot Nicolas et Claire Zalc, « Identifier, s’identifier : recensement, auto-déclarations et persécution des Juifs de Lens (1940-1945) », Revue d’histoire moderne & contemporaine, vol. 54-3, n° 3, 2007, p. 91-117.
- Mercklé Pierre et Claire Zalc, « Peut-on modéliser la persécution ? Apports et limites des approches quantifiées sur le terrain de la Shoah », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 73, n° 4, 2018, pp. 923-957.
- Perdoncin Anton, « Le genre des sources. Identifier, catégoriser, quantifier », Histoire & mesure, vol. xxxvii, n° 2, 2022, p. 151-182.
- http://www.quanti.ihmc.ens.fr/

4. Risquer la comparaison ? – 17 janvier 14h00-17h00 - salle 2 RDC du bâtiment Max Weber

Comme la pluri/interdisciplinarité, la comparaison (internationale) apparaît souvent comme une injonction de plus faite aux projets de recherche en SHS à la fois pour obtenir des
financements nationaux ou européens et pour augmenter ses chances d’une publication internationale. Cependant, en pratique, les recherches comparatives demeurent peu fréquentes,
l’approche locale ou stato-centrée restant largement dominante, traduisant ainsi les difficultés propres aux enquêtes comparatives. Comment maîtriser ses différents terrains ? Comment
obtenir des résultats généraux sans tomber dans le réductionnisme, c’est-à-dire sans perdre la spécificité des cas étudiés ?
- Siméant-Germanos Johanna, « Localiser le terrain de l'international », Politix, vol. 100, n° 4, 2012, p. 129-147, URL : https://www.cairn.info/revue-politix-2012-4-page-129.htm
- Lemieux Cyril, « Faut-il en finir avec le comparatisme ? », L’Homme. Revue française d’anthropologie, n° 229, 2019, p. 16984, URL : https://doi.org/10.4000/lhomme.33387
- De Verdalle Laure, Cécile Vigour et Thomas Le Bianic, « S'inscrire dans une démarche comparative. Enjeux et controverses », Terrains & travaux, vol. 21, n° 2, 2012, p. 5-21, URL : https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2012-2-page-5.htm
 

Mis à jour le 14 novembre 2023