Cycle Théorie pour les non-théoriciens

Non seulement tous les travaux doctoraux mobilisent des concepts juridiques pour développer leur démonstration, mais nombre d’entre eux ont même pour objet (parfois exclusif) des concepts juridiques (que l’on qualifie alors souvent de « notions »).

Or, qu’ils soient objets ou outils de l’analyse, les concepts juridiques s’inscrivent inévitablement dans l’histoire et doivent être interrogés à cette aune : est-il possible de considérer que le « mariage » par exemple, renvoie à un seul et même concept juridique alors même que sa définition a évolué avec le temps, et que le régime juridique qui lui est attaché s’est transformé ? peut-on utiliser le concept de « régime présidentiel » pour désigner un régime qui n’existait pas lorsqu’il a été inventé ? est-il raisonnable de parler de « responsabilité du fait d’autrui » pour désigner la responsabilité du pater familias en droit romain pour les délits commis par ses alieni iuris ? Ces questions renvoient à plusieurs thématiques de théorie du droit : la différence qui existe entre mots et concepts, la distinction nécessaire entre droit et science du droit, ou encore la spécificité des concepts juridiques.

Le séminaire sera donc l’occasion d’aborder les difficultés que peuvent rencontrer les doctorant.es dans leur travail de thèse et qui sont liées à l’analyse ou à l’usage des concepts juridiques, au regard notamment de leur historicité.